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fédération des peuples germains

ment cette ligue devrait être éminemment pacifique, mais n’est-ce pas le comble de l’utopie de supposer que pareille alliance puisse être pure de toute idée de domination, alors que les trois noyaux autour desquels viendrait se constituer l’immense organisme de plus d’un demi-milliard d’hommes reposent essentiellement sur la hiérarchie militaire, l’asservissement colonial et la haine des races de couleur différente ? Le groupement rêve ne pourrait avoir lieu tant que les révolutions intérieures ne seront pas faites dans chacune des nations constituantes. L’union entre les hommes de bonne volonté, indépendamment de la race et de la langue, n’est-elle pas un chemin plus court pour arriver au but, la fraternité humaine ?