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révoltés. sujets loyaux

melle de proclamer la séparation serait à l’instant punie de mort par la foule irritée[1] ; de son côté, Washington s’écriait : « Si jamais vous me trouvez prêt à revendiquer la séparation d’avec la Grande Bretagne, vous me trouverez prêt à toutes les infamies » !

C’est, du dehors, de l’Angleterre même, que vinrent les appels à
Cabinet des Estampes.
thomas paine, 1737-1809
D’après le tableau de Romney.
l’indépendance. L’admirable Tom Paine, que l’on retrouve plus tard à l’œuvre dans la révolution française comme membre de la Convention, prend part plus que personne à la révolution américaine et, par son livre Common Sense, détermine des milliers d’hésitants à devenir de francs rebelles, désormais débarrassés du lien moral qui les rattachait au pays des aïeux. L’acte d’indépendance, proclamé le 4 juillet 1776, fut certainement rédigé dans ses parties essentielles sous l’influence des idées philosophiques et morales professées à cette époque par les libres-penseurs de l’Europe occidentale. D’ailleurs les vingt-quatre articles de la constitution de Pennsylvanie qui servirent de fond primitif à la charte nationale étaient l’œuvre de Penn, quaker convaincu, et, comme tel, profondément pénétré des idées de tolérance et d’équité humaine. Jefferson, qui, parmi les fondateurs de la République, fut le plus activement responsable de la déclaration d’indépendance, s’était beaucoup plus inspiré de l’Encyclopédie et

  1. Boutmy, ouvrage cité, p. 131