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autocratie et docilité

sanglantes qui tuèrent les siens ? « O illustre race des Pizarre ! s’écrie-t-il dans son ouvrage, illustre race, combien te sont obligés les peuples du Vieux Monde pour les richesses que le Nouveau leur a données ! Mais combien plus te sont redevables les deux empires du Mexique et du Pérou pour tes deux illustres fils Fernando Cortez et Francesco Pizarro, avec ses trois frères, Fernando. Juan et Gonzalo, qui ont tiré ces idolâtres des ténèbres où ils étaient ! O famille des Pizarre, que tous les peuples du monde te bénissent de siècle en siècle » !

Cl. Sellier.

vue de cuzco
D’après un ouvrage du seizième siècle.

L’argent, l’or, telles furent d’abord les grandes richesses du Pérou. L’événement capital de la guerre d’asservissement fut la livraison des masses d’or qui devaient emplir jusqu’à hauteur d’homme la chambre du palais de Cajamarca et servir de rançon au malheureux Atahualpa, condamné quand même à être exécuté après un semblant de jugement. On sait quel est le deuxième sens du mot « Pérou », celui d’un amas prodigieux de richesses illimitées. Quelques mines ont été épuisées, d’autres se sont perdues, d’autres encore ne peuvent être exploitées maintenant à cause du manque de combustible, de voies d’accès ou de popu-