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HISTOIRE D’UNE MONTAGNE.

ont pour base le calcium combiné avec le soufre, le carbone, le phosphore. Ainsi, grâce aux mélanges, aux combinaisons variées et changeantes, la masse polie, uniforme, impénétrable, du métal, a pris des formes hardies et pittoresques, s’est creusée en bassins pour les lacs et les fleuves, s’est revêtue de terre végétale, a fini par entrer jusque dans la sève des plantes et dans le sang des animaux.

Le métal pur se révèle encore, çà et là, parmi les pierres de la montagne. Au milieu des éboulis et sur le bord des fontaines, on voit souvent des masses ferrugineuses ; des cristaux de fer, de cuivre, de plomb, combinés avec d’autres éléments, se trouvent aussi dans les débris épars ; parfois, dans le sable du ruisseau, brille une parcelle d’or. Mais, dans la roche dure, ni le minerai précieux, ni le cristal, ne sont distribués au hasard ; ils sont disposés en veines ramifiées qui se développent surtout entre les assises de formations différentes. Ces filons de métal, semblables au fil magique du labyrinthe, ont conduit les mineurs, et après eux les géologues, dans l’épaisseur, l’histoire de la montagne.