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et d’amour qui sont égarés çà et là, auprès desquels passent les gens de la ville qui sourient et disent : Regarde le pauvre songeur !

Vous qui vous écriez : Esclave accroupi dans la fange, esclave, la tête courbée entre les genoux, relève-toi, relève-toi, et sois grand de la hauteur d’homme ! Poète, prophète, et toi, prédicateur de la vérité, vous faites une œuvre de grandeur et de noblesse.

Assiste-les, Seigneur !

Parce qu’on leur dira : Tu es un impie et un blasphémateur. On leur dira : Je t’excommunie, c’est-à-dire que si tu prends part au repas des saints et des bienheureux, je veux que le sang de Christ devienne poison dans tes veines, et que la chair de Christ devienne en toi ferment de mort.

Amis, au nom de l’Idée, vous vous avancez contre la baïonnette acérée, et vous marchez contre la balle sifflante, et vous déclarez la guerre à la Puissance, et vous voulez vaincre la Force. Vous périrez donc.

Qu’ils s’écrient sur la folie, sur l’immense folie ! Ils s’écrieront sur la folie de la foi et sur l’absurdité du miracle.

Va, noble prophète, va donc et crie : Ce qui est égoïsme dans l’âme, se manifeste en tyrannie et servitude ; ce qui est amour dans le cœur, se révèle comme Dévouement et Liberté !


Notre Père qui es aux cieux,
Que ton règne vienne !