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mais arbitraire toujours. C’est ôter à Dieu toute valeur morale. C’est dire que la personnalité divine n’est qu’une volonté aveugle et fataliste, le caprice élevé à la hauteur de l’absolu, la fantaisie en puissance d’éternité.

Quelles en sont les conséquences ?

C’est que le hasard et la nécessité, malgré leur inimitié apparente ou réelle, ne sont qu’une dualité réductible dans un même principe, celui du fatalisme. Le hasard est la cause de la fatalité, la nécessité, son effet.

De sorte que la religion du hasard et celle de la nécessité sont identiques, de sorte que la philosophie de l’athée, et la religion du Dieu de la prédestination sont corrélatives.

La philosophie de l’athée dit ainsi : Il n’y a point de Dieu, il n’y a que des lois logiques, et l’harmonie des lois universelles. Tout se réduit ainsi à un système mécanico-mathématique de l’attraction des semblables et des proportionnels, des contraires et des homogènes, tout se réduit à n’être plus que le produit de la loi des vibrations des cordes, et de la gravitation planétaire.

Mais le pourquoi ?

« … la nécessité, » nous est-il répondu.

De leur côté le musulman et le calviniste reprochent à l’athée de ne pas sorti ? de l’idée de l’Être pur, or, l’Être pur, le Dieu des néoplatoniciens ne possède qu’une existence bien moins réelle que celle du gaz hydrogène. Quant à eux, ils ramènent tout à une personnalité première.

Fort bien.

Mais cette personnalité n’est que l’hypostase de la prédestination, qui n’est que l’arbitraire éternel, malgré son nom d’immuable justice.

Si dans le premier système toutes les affections, depuis