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À Elie Reclus.


Sans date 1855. Chez M. Fortier, Nouvelle-Orléans.
Frère fratissime,

Ma lettre n’est point argenteuse et je t’en ai déjà donne les raisons. Je suis même jusqu’à un certain point dans les dettes, puisque je n’ai pas encore payé 7 livres que Darrigrand[1] a prêtées à Mannering. Ainsi si tu pars à Liverpool, le 5 avril ? tâche d’aller jusqu’à New-York, moyennant les quelques sous que tu auras épargnés ou empruntés d’un bord et de l’autre. Arrivé à New-York ou à Boston, écris-moi, par télégraphe ou autrement et, moi, j’arrive à ton secours avec une bordée de piastres. Si je devais t’envoyer des matières argenteuses avant le 5 avril, je n’en aurais même pas matériellement le temps, car pour cela il me faudrait faire un voyage à la Nouvelle-Orléans, et je ne m’absente pas comme je le veux. Kéfa ! kéfa ?… Mais voilà ce que je vais faire dans un mois, c’est-à-dire vers le 15 avril,

  1. Darrigrand, le boulanger d’Orthez qui avait si généreusement aidé Élisée lors de son arrivée en Amérique