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NOTES.

(78) C’est-à-dire, les partisans de Vichnou et de Sîva ou Chiva. Voyez ma note première, page 214.

(79) Extrait du Bhoûchanda Râmâyan, traduit du sanskrit en anglois par M. Jones, et de l’anglais en français par le C.tn Labaume.

La belle et majestueuse montagne appelée Neil [ou Azur] a un sommet pointu qui est d’or pur. Les arbres sacrés, peipel, ber et pacr, fleurissent sur sa pente ; et sa cime est couronnée d’un lac d’eau brillante comme les diamans les plus éclatans. Des courans limpides, frais, et d’une saveur exquise, déployant une riche variété de couleurs, en descendent de tous côtés, et des milliers d’oiseaux font retentir des chants joyeux entre les branches sacrées. C’est en ce lieu que la corneille Bhoûchanda avoit fixé son séjour ; Bhoûchanda, qui avoit été ornée de maintes vertus, et déshonorée par plusieurs vices ; qui avoit résidé dans toutes les parties de l’univers, et à qui tous les événemens étoient connus depuis l’origine des temps. Sous le peipel, la Divinité étoit le sujet de ses méditations ; elle formoit des invocations sous le pacr ; à l’ombre du ber, elle chantoit l’histoire de Vichnou. Les habitans ailés des bois et ceux des eaux se rassembloient autour d’elle pour l’entendre ; et Mahâdéo lui-même, sous la forme du grand marâl au plumage d’argent, se perchoit sur une branche, et se plaisoit à écouter les aventures du tout-bon et tout-puissant Râm.

Le sage aigle Guerhoûr[1], essence de toutes les qualités aimables, qui se tient auprès de Vichnou lui-même et lui sert de monture, prit son vol vers cette montagne, et, à son aspect, fut soulagé des ennuis qui l’accabloient. Il baigna ses ailes dans le lac, et rafraîchit son bec en buvant de l’eau sacrée. Au moment où Bhoûchanda commençoit sa divine histoire, le roi de l’air parut en sa présence : le chœur ailé lui rendit un hommage respectueux, le salua avec des expressions solennelles de vénération ; puis, lui adressant des paroles affectueuses, le plaça sur un siége convenable à son éminente dignité.

Monarque des oiseaux, dit Bhoûchanda, ta vue me transporte de joie ; donne-moi tes ordres, et apprends-moi quel motif t’amène dans l’habitation de ta servante.

Ma sœur, répondit Guerhoûr, le premier aspect de ta charmante solitude

  1. Que M. Jones nomme Garoûda ou Garoûra, dans sa Dissertation sur les dieux de la Grèce, de l’Italie et de l’Inde, ci-dessus, page i8p, (L-s.)