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NOTES.

étant né l’an 1556 (ou 1611, suivant M. Larcher) avant cette même ère, il faut avouer que la multiplication de l’espèce humaine, et ses progrès dans la civilisation, ne sont pas moins étonnans que cette grande catastrophe, à en juger seulement par les Hindous, tels qu’ils sont représentés dans les Vêdas, et par l’état de l’Égypte, décrit dans les livres de Moïse.

(50) Suivant la préface déjà citée dans ma note précédente, les Pourânas sont postérieurs aux Vêdas de six cents ans, et le code de Menou, de trois cents ans seulement ; ce qui fixe la promulgation de ce code vers l’an 1280 avant J. C., et celle des Pourânas vers l’an 980. Voyeç ci-après, sur ces livres, les notes que j’ai ajoutées au Mémoire sur la littérature des Hindous.

(51) Le Dherma sâstra est un des six grands Sâstras qui sont censés comprendre toute la science divine et humaine : celui-ci est un code de législation sacrée ; son nom signifie, en sanskrit, bonne ordonnance.

(52) Le code, l’ordonnance de Menou.

(53) Il me semble que la simplicité du style, et les autres caractères d’antiquité dont parle ici M. Jones, ne sont applicables qu’aux livres d’une seule et même nation, sur la civilisation de laquelle ils peuvent en effet nous donner quelques renseignemens : mais ce raisonnement manque de justesse, quand il s’agit de décider de l’ancienneté relative de différens peuples chez qui les commencemens de civilisation, à quelque époque que ce soit, ne doivent pas avoir eu les mêmes caractères. Ainsi la simplicité et la nudité du style de la Genèse et du Pentateuque entier, en comparaison de la mélodie et de la perfection du style des Vêdas, ne sont à mes yeux d’aucun poids en faveur de l’antériorité de l’ouvrage de Moïse II est très-possible, et cela est probable, que les Hindous, libres et heureux sur les bords du Gange, s’occupassent de polir leur langage et de châtier leur style, bien avant que les Juifs, asservis dans une terre étrangère, où ils gémissoient dans le plus dur esclavage, eussent seulement le désir d’apprendre à écrire ou à lire.

(54) M. Jones observe ailleurs que Menou, Minos, Mneves et Mnévis sont des terminaisons grecques, et que le nom, dans sa simplicité originaire, est composé des mêmes lettres radicales, tant en grec qu’en sanskrit : ce mot,