Page:Recherches asiatiques, ou Mémoires de la Société établie au Bengale, tome 1.djvu/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xviij
DISCOURS

que la réunion d’un petit nombre d’amis à Oxford, s’éleva graduellement à cette hauteur glorieuse où elle eut un Halley pour secrétaire, et pour président un Newton.

Je suis d’avis que, pour assurer notre succès et notre durée, nous devons tenir un juste milieu entre une inaction languissante et une activité excessive : l’arbre que vous avez planté sous d’heureux auspices, produira, ce me semble, de plus belles fleurs et des fruits plus exquis, s’il n’est pas tout-à-coup exposé à un soleil trop éclatant. Je prendrai cependant la liberté de vous soumettre quelques idées générales sur le plan de notre Société : soit que vous les rejetiez ou que vous les approuviez, je vous proteste que vos censures me donneront à-la-fois du plaisir et de l’instruction, après l’honorable titre que votre politesse m’a conféré.

Votre dessein, à ce que j’imagine, est de prendre un champ vaste pour vos savantes recherches, et de ne leur fixer d’autres bornes que les limites géographiques de l’Asie. Considérant l’Hindoustân comme un centre, et tournant en idée vos regards vers le nord, vous avez, à votre droite, plusieurs royaumes importans dans la presqu’île orientale, l’ancien et merveilleux empire de la Chine avec toutes ses dépendances tartares[1], et celui du Japon, avec ce groupe d’îles précieuses où demeure cachée depuis trop longtemps une foule de curiosités singulières. Devant vous est située cette chaîne prodigieuse de montagnes qui, jadis,

  1. La véritable orthographe de ce mot est tatâr ; j’ai cru devoir conserver celle qu’avoit adoptée M. Jones. Voyez ma note a, tom. II, p. 35. (L-s.)