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INTRODUCTION.

productions du génie, abondante en merveilles naturelles, et qui présente des variétés infinies dans les formes de gouvernement et de culte, dans les lois, les mœurs, les usages, aussi-bien que dans les traits et la couleur de ses habitans. Ma pensée mesura involontairement cette mine si importante et si riche qui n’étoit pas encore exploitée, tant de solides avantages qu’on négligeoit de mettre à profit. Je vis avec douleur que, dans notre carrière inconstante, imparfaite et bornée, de pareils travaux demandoient les efforts réunis de plusieurs personnes, qu’il n’est pas aisé de diriger vers un point commun, à moins d’un attrait puissant ou d’une forte impulsion ; mais l’espérance dissipa bientôt ces nuages. Je partageai l’opinion de quelques personnes que je ne puis nommer sans être taxé d’adulation : je me dis à moi-même que s’il étoit un pays où cette union pût s’effectuer, c’étoit le Bengale, c’étoit parmi mes compatriotes établis dans cette contrée, dont je connoissois plusieurs intimement, et avec la plupart desquels je desirois former une liaison.

Vous avez, Messieurs, réalisé cet espoir ; vous êtes même allés au-devant de mes vœux, par votre empressement à poser les bases d’une Société établie pour faire des recherches sur l’histoire et les antiquités, les productions naturelles, les arts, les sciences et la littérature de l’Asie. J’ose prédire avec confiance qu’une institution aussi propre à étendre les connoissances du genre humain et à lui fournir de l’amusement, arrivera à sa maturité par une marche lente, mais sûre. C’est ainsi que la Société royale, qui ne fut d’abord