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INTRODUCTION.

reste du globe n’en offre point de plus favorable. Personnellement convaincus des talens et de l’habileté des personnes qui ont signé votre lettre, nous avons l’espérance la mieux fondée de vous voir remplir cette importante destination.

Conformément à votre désir, nous acceptons le titre de protecteurs de votre société, et nous saisirons avec empressement toutes les occasions de contribuer à son succès.

Nous sommes, Messieurs,
Vos très-humbles et très-obéissans serviteurs,
Warren Hastings, John Macpherson,
Edward Wheler, John Stables.

En sa qualité de gouverneur général, M.  Hastings figuroit parmi les protecteurs de la Société naissante : mais, indépendamment de son caractère public, il sembloit avoir droit à une distinction particulière, pour avoir généreusement secondé, dans le Bengale, les progrès des connoissances utiles, et pour avoir encouragé le premier l’étude du persan et du sanskrit[1] ; on lui offrit la présidence. On

  1. C’est par l’ordre immédiat de M.  Hastings que des Brahmanes versés dans les Sastras (le droit civil des Hindous) se rendirent de toutes les parties de l’Inde à Calcutta, se rassemblèrent dans le fort William, munis des ouvrages les plus authentiques, et rédigèrent en langue hindoue un traité complet de droit indien, traduit ensuite en persan, et du persan en anglois, sous le titre de Code of Gentoo laws &c. [Code des lois gentoues ou réglemens de Pandits], par M.  Halhed. Ce fut aussi sous les auspices de M.  Hastings que M.  Charles Wilkins étudia et apprit le sanskrit, et eut la gloire de publier la première traduction faite en langue européenne, immédiatement d’après un texte sanskrit. Les opérations politiques de M.  Hastings ont été fortement censurées ; sa vie publique a été l’objet des plus graves inculpations : mais la protection qu’il a accordée aux savans, et les services importans qu’il a rendus aux lettres, ont dû être sa plus douce consolation durant un long procès ; et ils