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beck & de Hambourg, le ſont dix fois dans l’année. Il eſt vrai que cet avantage eſt chèrement acheté par les brouillards épais & continuels, qui rendent le séjour du Danemarck déſagréable, triſte ; & ſes habitans ſombres, mélancoliques.

La population de cet empire n’eſt pas proportionnée à ſon étendue. Dans les ſiècles reculés, il s’appauvrit d’habitans par des émigrations continuelles. Les brigandages qui les remplacèrent, entretinrent cette indigence. L’anarchie empêcha l’état de ſe relever de ſi grands maux. Le double deſpotiſme du prince ſur les citoyens qui ſe croient libres ſous le titre de nobles, & de la nobleſſe ſur un peuple eſclave, étouffe juſqu’à l’eſpérance d’une plus grande population. Les liſtes réunies de tous les états de Danemarck, hors l’Iſlande, ne firent monter les morts en 1771, qu’à cinquante-cinq mille cent vingt-cinq ; de ſorte que le calcul de trente-deux vivans pour un mort, ne produiroit qu’un million ſept cens ſoixante-quatre mille perſonnes.

Indépendamment de beaucoup d’autres cauſes, le poids des impôts s’oppoſe à leur bonheur. On en exige de fixes pour les terres,