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rages, ſans un déſintéreſſement entier de la part du fiſc.

Mai§ peut-on attendre ce trait de ſageſſe, ni en Danemarck, ni ailleurs, tant que les dépenſes publiques excéderont le revenu public ; tant que les événemens fâcheux, qui, dans l’ordre ou plutôt le déſordre actuel des choſes, ſe renouvellent continuellement, forceront l’adminiſtration à doubler, à tripler le fardeau de malheureux ſujets déjà ſurchargés ; tant que les conſeils des ſouverains travailleront ſans vue certaine & ſans plan réfléchi ; tant que les miniſtres ſe conduiront comme ſi l’empire ou leurs fonctions devoient finir le lendemain ; tant que le tréſor national s’épuiſera par des déprédations inouïes, & que ſon indigence ne ſe réparera que par des ſpéculations extravagantes, dont les conséquences ruineuſes ne ſeront point aperçues ou ſeront négligées pour les petits avantages du moment ; & pour me ſervir d’une métaphore énergique mais vraie, effrayante mais ſymbolique, de ce qui ſe pratique dans toutes les contrées, tant que la folie, l’avarice, la diſſipation, l’abrutiſſement ou la tyrannie des maîtres auront rendu le fiſc affamé ou rapace,