Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/472

Cette page n’a pas encore été corrigée

n’y ont pas été portées ſur des vaiſſeaux Danois, doivent quatre pour cent à leur départ d’Europe. Les nationales & les étrangères paient également ſix pour cent à leur entrée aux iſles. On y exige 18 liv. pour chaque nègre qui arrive & une capitation de 4 liv. 10 s. ; des droits aſſez forts ſur le papier timbré ; un impôt de 9 livres par mille pieds quarrés de terre ; le dixième du prix des habitations vendues. Les productions ſont toutes aſſujetties à cinq pour cent à leur ſortie des colonies & à trois pour cent dans tous les ports de la métropole, ſans compter ce que le rum donne dans les détails de la conſommation. Ces tributs réunis, forment à la couronne un revenu de huit à neuf cens mille livres.

Il eſt tems que la cour de Copenhague ſe détache de ces impôts ſi multipliés & ſi accablans. Un intérêt bien raiſonné devroit, ſans doute, inſpirer cette conduite à toutes les puiſſances qui ont des poſſeſſions dans le Nouveau-Monde : mais le Danemarck eſt plus particulièrement obligé à cette généroſité. Ses cultivateurs ſont grevés de ſi énormes dettes, qu’ils n’en pourront jamais rembourſer les capitaux, qu’ils n’en paieront pas même les arré-