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C’eſt dans ſes ports que toutes les contrées de l’Europe faiſoient aſſurer leurs cargaiſons, au grand avantage des aſſureurs, qui, en diviſant, en multipliant leurs riſques, manquoient rarement de s’enrichir. À meſure que l’eſprit d’analyfe s’eſt introduit dans toutes les idées, ſoit de philoſophie, ſoit d’économie, on a ſenti par-tout l’utilité de ces ſpéculations. L’uſage en eſt devenu familier & général ; & ce que les autres peuples ont gagné, la Hollande l’a perdu néceſſairement.

De ces obſervations, il réſulte que toutes les branches du commerce de la république, ont ſouffert d’énormes diminutions. Peut-être même auroient-elles été la plupart anéanties, ſi la maſſe de ſon numéraire, & ſon extrême économie ne l’euſſent mis en état de ſe contenter d’un bénéfice de trois pour cent, auquel nous penſons qu’on doit évaluer le produit de ſes affaires. Un ſi grand vuide a été rempli par le placement d’argent que les Hollandois ont fait en Angleterre, en France, en Autriche, en Saxe, en Danemarck, en Ruſſie même, & qui peut monter à ſeize cens millions de livres.

L’état proſcrivit autrefois cette branche de