Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v6.djvu/446

Cette page n’a pas encore été corrigée

hautes marées & la fonte des neiges, un pays eſt inondé par le débordement des fleuves. Dès que la multitude des impôts fait hauſſer le prix des vivres, l’ouvrier qui paie davantage ſes conſommations, ſans gagner plus de ſalaire, déſerte les fabriques & les ateliers. La Hollande n’a ſauvé du naufrage que celles de ſes manufactures qui n’ont pas été exposées à la concurrence des autres nations.

L’agriculture de la république, s’il eſt permis d’appeler de ce nom la pêche du hareng, n’a guère moins ſouffert. Cette pêche, qu’on appela long-tems la mine d’or de l’état, à cauſe de la quantité d’hommes qu’elle faiſoit vivre, que même elle enrichiſſoit, a non ſeulement diminué de la moitié ; mais ſes bénéfices, de même que ceux de la pêche de la baleine, ſe ſont réduits peu à peu à rien. Auſſi, n’eſt-ce point avec de l’argent que ceux qui ſoutiennent ces deux pêches, forment les intérêts qu’ils y prennent. Il n’y a d’aſſociés que les négocians qui fourniſſent les vaiſſeaux, les agrêts, les uſtenſiles, les approviſionnemens. Leur profit ne conſiſte guère que dans la vente de ces marchandiſes, dont ils ſont payés par le produit de la pêche, qui donne