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rives du Demerary cent trente habitations, où le ſucre, le café, le coton étoient cultivés avec ſuccès. Le nombre des plantations s’eſt accru depuis cette époque, & il doit beaucoup augmenter encore.

XXVII. Déſordres qui règnent dans les colonies Hollandoiſes.

Tel eſt l’état des trois colonies, que les Hollandois ont ſucceſſivement formées dans la Guyane. Il eſt déplorable, & le ſera long-tems, peut-être toujours, à moins que le gouvernement ne trouve dans ſa ſageſſe, dans ſa généroſité ou dans ſon courage un expédient pour décharger les cultivateurs du poids accablant des dettes qu’ils ont contractées.

Ce ſont les gouvernemens qui, dans les tems modernes, ont donné l’exemple des emprunts. La facilité d’en obtenir, à un intérêt plus ou moins onéreux, les a preſque tous engagés ou ſoutenus dans des guerres que leurs facultés naturelles ne comportoient pas. Cette manie a gagné les villes, les provinces, les différens corps. Les grandes compagnies de commerce ont encore beaucoup étendu cet uſage, & il eſt devenu enſuite très-familier aux hommes audacieux que leur caractère pouſſoit aux entrepriſes extraordinaires.