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de la relever. Il ſemble que ce ſoit l’ouvrage d’une longue ſuite de révolutions. L’homme de génie paſſe trop vite, & ne laiſſe point de poſtérité.

Dans le ſeptième ſiècle, les Sarraſins, redoutables par leurs inſtitutions & par leurs ſuccès, armés du glaive & de l’alcoran, obligèrent les Romains, affoiblis par leurs diviſions, à repaſſer les mers, & groſſirent de l’Afrique Septentrionale la vaſte domination que Mahomet venoit de fonder avec tant de gloire. Les lieutenans du calife arrachèrent dans la ſuite ces riches dépouilles à leur maître. Ils érigèrent en états indépendans les provinces commiſes à leur vigilance.

Cette diviſion dans les forces & dans la puiſſance inſpira aux Turcs l’ambition de ſe rendre maîtres de ce vaſte territoire. Leurs ſuccès furent peut-être plus rapides qu’ils ne l’avoient eſpéré : mais une nouvelle révolution réduiſit bientôt à rien ou à peu de choſe des conquêtes ſi conſidérables.

Les pachas ou vice-rois chargés de conduire les pays aſſujettis, y portèrent cet eſprit de ravage dont leur nation a laiſſé