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bue, des deux côtés, en ſigne de fidélité. S’ils ſe fuſſent refusés à cet excès d’humiliation, jamais des maîtres oppreſſeurs n’auroient obtenu la paix de leurs anciens eſclaves.

XXIII. Quels ont été les principes des proſpérités de la colonie de Surinam ?

Après tant d’événemens fâcheux, la colonie s’eſt trouvée plus floriſſante qu’on n’auroit pu l’eſpérer. Les cauſes de cette ſurprenante proſpérité doivent être curieuſes & intéreſſantes.

Les premiers Européens qui ſe fixèrent ſur cette région barbare, établirent d’abord leurs cultures ſur des hauteurs qui ſe trouvèrent généralement ſtériles. On ne tarda pas à ſoupçonner que les ſels en avoient été détachés par les torrens, & que c’étoit de ces couches ſucceſſives d’un excellent limon qu’avoient été composées les terres baſſes. Quelques expériences heureuſes confirmèrent cette conjecture judicieuſe, & l’on réſolut de mettre à profit une ſi grande découverte. La choſe n’étoit pas aisée ; mais la paſſion du ſuccès ſurmonta tous les obſtacles.

Ces vaſtes plaines ſont inondées par les fleuves qui les arroſent, mais ne le ſont