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Le danger devint à la fin ſi preſſant, que la république crut devoir envoyer en 1749, en 1772, & en 1774, quelques-uns de ſes meilleurs bataillons au ſecours de la colonie. Tout ce que ces braves gens arrivés d’Europe ont pu effectuer, après des combats multipliés & ſanglans, a été de procurer quelque tranquillité à des cultivateurs qui ſe voyoient tous les jours à la veille d’être ruinés ou égorgés. Il a fallu reconnoître ſucceſſivement l’indépendance de pluſieurs hordes nombreuſes, mais ſans communication entre elles, & séparées par des intervalles conſidérables. On leur doit des préſens annuels, & l’on s’eſt engagé à les faire jouir de tous les avantages d’un commerce libre. Ces nouvelles nations ne ſe ſont obligées de leur côté qu’à ſecourir leur allié, s’il en eſt beſoin, & à lui remettre tout eſclave qui viendroit ſe réfugier ſur leur territoire. Pour donner la ſanction à ces différens traités, les plénipotentiaires des parties contrariantes ſe font fait faire une inciſion au bras. Le ſang qui en a coulé a été reçu dans des vaſes remplis d’eau & de terre. Cette mixtion révoltante a été