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mérique où la culture eût jeté les germes des vraies richeſſes, reconnoiſſoient ſes loix. L’immenſité de ſes combinaiſons embraſſoit l’univers, dont elle étoit l’âme par le travail & l’induſtrie. Elle étoit parvenue à la monarchie univerſelle du commerce.

Tel étoit l’état des Provinces-Unies, lorſque les Portugais, ſe relevant de la langueur & de l’inaction où la tyrannie Eſpagnole les avoit plongés, réuſſirent à leur arracher en 1661 la partie du Bréſil qu’elles avoient conquiſe ſur eux. Dès ce premier ébranlement de leur puiſſance, les Hollandois auroient été chaſſés entièrement du Nouveau-Monde, s’il ne leur fût reſté quelques petites iſles ; en particulier celle de Curaçao, qu’en 1634 ils avoient enlevée aux Caſtillans qui la poſſédoient depuis 1527.

XVI. Deſcription de l’iſle Hollandoiſe de Curaçao.

Ce rocher, qui n’eſt qu’à trois lieues de la côte de Venezuela, peut avoir dix lieues de long ſur cinq de large. Il a un port excellent, mais dont l’approche eſt fort difficile. Lorſqu’une fois on y eſt entré, ſon vaſte baſſin offre toutes ſortes de commodités. Une fortereſſe, conſtruite avec intelligence, & conſtamment bien entretenue, fait ſa défenſe.