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Morro ; parce que ces deux forts pris, il faudra bien que la ville ſe rende, ſous peine d’être écrasée par l’artillerie du Morro. Si l’on ſe déterminoit au contraire par le côté de la ville, l’aſſaillant ne ſe trouveroit guère avancé, même après l’avoir priſe. À la vérité, il ſeroit le maître de détruire les chantiers, les vaiſſeaux qui ſeroient dans le port : mais il n’en réſulteroit pour lui aucun avantage permanent. Pour former un établiſſement, il lui faudroit prendre encore le Cavana & le Morro, ce qui lui ſeroit vraiſemblablement impoſſible, après la perte d’hommes qu’il auroit eſſuyée à l’attaque de la ville & de ſes forts.

Mais quelque plan que l’on ſuive dans le ſiège de cette place, la nation qui l’attaquera, n’aura pas ſeulement à combattre la nombreuſe garniſon qui ſera enterrée dans les ouvrages ; on lui oppoſera auſſi douze mille quatre cens ſoixante & douze hommes de milice que, depuis la paix, on a accoutumés à manœuvrer d’une manière ſurprenante, qui tiendront la campagne & qui troubleront ſes opérations. Ces corps armés, habillés, équipés aux dépens du