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il leur auroit convenu d’aborder. Ils furent obligés de dépoſer leurs cargaiſons à la Havane, au Port-au Prince, à Cuba, à la Trinité, les ſeuls endroits où l’on ait établi des douanes. Il n’y a que les bateaux pêcheurs & les caboteurs auxquels il ſoit permis de fréquenter indifféremment toutes les rades.

Un homme qui fait maintenant honneur à l’Eſpagne & qui en feroit à quelque nation que ce pût être, M. Campo Manès dit que le produit des douanes, qui avant 1765 n’avoit jamais paſſé 565 963 livres, s’élève maintenant à 1 620 000 l. que la métropole retire de la colonie en métaux 8 100 000 liv. au lieu de 1 620 000 livres qui lui arrivoient autrefois. C’eſt, en faveur de la liberté, un argument dont il eſt à déſirer qu’on ſente toute la force.

Les impôts levés à Cuba, ou du moins ceux qui entrent dans les caiſſes de l’état ne paſſent pas 2 430 000 l. & le gouvernement verſe dans l’iſle 2 272 050 liv. pour le tabac ; 1 350 000 liv. pour l’entretien des fortifications ; 2 160 000 liv. pour les garniſons ordinaires, & 3 780 000 liv. pour les beſoins de la marine.