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ſoient admirablement : mais l’extraction en ſeroit impoſſible, à moins qu’on ne pratiquât des chemins, dont l’entrepriſe effraieroit même des peuples plus entreprenans que la nation Eſpagnole. Ces difficultés devoient naturellement faire jeter les yeux ſur des côtes excellentes, déjà un peu habitées, & où l’on auroit trouvé quelques ſubſiſtances. On craignit ſans doute que les nouveaux colons ne priſſent les mœurs des anciens, & l’on ſe détermina pour Samana.

C’eſt une péninſule large de cinq lieues, longue de ſeize, & dont le ſol, quoiqu’un peu inégal, eſt très-propre aux plus riches productions du Nouveau-Monde. Elle a de plus l’avantage d’offrir aux bâtimens qui arrivent d’Europe un atterrage facile, & un mouillage sûr.

Ces conſidérations déterminèrent les premiers aventuriers François qui ravagèrent Saint-Domingue, à ſe fixer à Samana, Ils s’y ſoutinrent aſſez long-tems, quoique leurs ennemis fuſſent en force dans le voiſinage. On ſentit à la fin qu’ils étoient trop exposés, trop éloignés des autres établiſſemens que leur nation avoit dans l’iſle, &