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ſein une partie des avantages qu’il nous ſeroit doux de lui voir obtenir. La navigation aux Indes Eſpagnoles eſt interdite aux Biſcayens. Comme leurs rades ſont débarraſſées, à l’entrée & à la ſortie, des droits dont toutes les autres douanes ſont ſurchargées, le gouvernement a craint qu’ils n’euſſent une trop grande ſupériorité ſur les ſujets de la monarchie qui ne jouiſſent pas des mêmes prérogatives. Qu’on ouvre à ces hommes actifs Porto-Rico, où leur concurrence ne ſauroit nuire à des rivaux qui ne s’en ſont jamais occupés ; & bientôt cette iſle deviendra de quelque importance. Le même ordre de choſes pourroit s’étendre à Saint-Domingue.

VIII. Quels furent les événement qui firent décheoir S. Domingue de la ſplendeur où cette iſle s’étoit élevée.

Cette iſle, célèbre dans l’hiſtoire pour avoir été le berceau des Eſpagnols dans le Nouveau-Monde, jeta d’abord un grand éclat par l’or qu’elle fourniſſoit. Ces richeſſes diminuèrent avec les habitans du pays qu’on forçoit de les arracher aux entrailles de la terre ; & elles tarirent enfin entièrement, lorſque les iſles voiſines ne fournirent plus de quoi remplacer les déplorables victimes de l’avidité des conquérans. La paſſion de