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de moyens de dépenſer. Ces facultés nouvelles ont ouvert à la patrie principale, des débouchés qui lui étoient inconnus. La maſſe des exportations n’a pas pu augmenter ſans une augmentation de travail. Avec les travaux ſe ſont multipliés les hommes, comme ils ſe multiplieront par-tout où ils trouveront plus de moyens de ſubſiſter. Les étrangers même ſe ſont portés en foule dans des empires qui ouvroient un vaſte champ à leur ambition, à leur induſtrie.

Non-ſeulement la population s’eſt accrue dans les états propriétaires des iſles, mais elle y eſt devenue plus heureuſe. Le bonheur eſt en général le réſultat des commodités ; & il doit être plus grand, à meſure qu’on peut les varier & les étendre. Les iſles ont procuré cet avantage à leurs poſſeſſeurs. Ils ont tiré de ces régions fertiles des productions agréables, dont la conſommation a ajouté à leurs jouiſſances. Ils en ont tiré qui, échangées contre les denrées de leurs voiſins, les ont fait entrer en partage des douceurs des autres climats. De cette manière, les empires que le haſard, le bonheur des circonſtances, ou des vues bien combi-