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prix moyen du quintal, rendu en Europe, ſera de vingt livres, déduction faite de tous frais. Voilà donc un revenu de ſix cens francs pour le travail de chaque homme. 150 livres, auxquelles on joindra le prix des ſirops & des taffias, ſuffiront aux dépenſes d’exploitation ; c’eſt-à-dire, à la nourriture des eſclaves, à leur dépériſſement, à leurs maladies, à leurs vêtemens, à la réparation des uſtenſiles, aux accidens même.

Le produit net d’un arpent & demi de terre, ſera donc de 450 livres. On trouveroit difficilement une culture plus avantageuſe.

On peut même objecter que c’eſt en mettre le produit au-deſſous de ſa valeur réelle, parce qu’un quarré de cannes n’occupe pas deux hommes. Mais ceux qui feroient cette objection, doivent obſerver que la fabrique du ſucre exige d’autres travaux que ceux de ſa culture, & par conséquent des ouvriers employés ailleurs que dans les champs. L’eſtime & la compenſation de ces différens genres de ſervice, obligent à défalquer du produit d’un quarré de plantation, les frais de l’entretien de deux hommes.

C’eſt principalement avec leur ſucre,