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ces, il n’y a d’arrosées que les terres baſſes. Les autres, auxquelles leurs puits à baſcule & leurs puits à roue deviennent inutiles, ſont réputées ſtériles pour l’année, & déchargées de toute impoſition.

Les terres ſont divisées en trois claſſes. On regarde, comme la première, celle qui forme les Vakoups ou le domaine des moſquées & des autres établiſſemens religieux. C’eſt la plus mal cultivée, & celle qui, dans les impoſitions, eſt la plus ménagée par un gouvernement ignorant & ſuperſtitieux.

Les principaux officiers civils & militaires de l’état poſſèdent en uſufruit la ſeconde. Ils laiſſent peu de choſe aux ſerfs qui l’arroſent de leurs ſueurs, & rendent rarement au fiſc les redevances qu’ils lui doivent.

La troiſième eſt partagée entre un grand nombre de ſimples citoyens, qui font exploiter leurs poſſeſſions, plus ou moins étendues, par des fermiers actifs & intelligens. Ces champs font la richeſſe de l’Égypte & deviennent la reſſource du tréſor public.

Quoique le tiers des terres ſoit en friche,