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l’un dans l’autre. Ils paiſſent toujours ſur le même eſpace, ſans laiſſer à l’herbe le tems de renaître. Ces fourrages ne peuvent avoir qu’un ſuc aqueux & foible. Une végétation trop prompte les empêche d’être ſuffiſamment digérés par la nature. Auſſi les animaux deſtinés à la nourriture des hommes ne donnent-ils qu’une chair coriace & ſans ſubſtance.

Ceux qu’on réſerve aux divers travaux, ne rendent qu’à peine un foible ſervice. Les bœufs ne traînent que de légers fardeaux, & ne les traînent pas toute la journée. Ils ſont toujours au nombre de quatre. On ne les attelle pas par la tête, mais par le col, à la manière d’Eſpagne. Ce n’eſt pas l’aiguillon, c’eſt le fouet qui les excite. Deux conducteurs règlent leur marche.

Lorſque les chemins ne permettent pas l’uſage des voitures, les bœufs ſont remplacés par les mulets. Ceux-ci ſont bâtés d’une manière plus ſimple qu’en Europe, mais beaucoup moins ſolide. On leur met ſur le dos un paillaſſon auquel on ſuſpend deux crochets de chaque côté, pris au haſard dans les bois. Ainſi équipés, ils portent au plus la moitié