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la Guinée. Il reſte à parler des habitudes qui diſtinguent les peuples d’une contrée de ceux d’une autre contrée.

Sur les bords du Niger, les femmes ſont preſque toutes belles ; ſi ce n’eſt pas la couleur, mais la juſteſſe des proportions qui fait la beauté. Modeſtes, tendres & fidèles, un air d’innocence règne dans leurs regards, & leur langage ſe ſent de leur timidité. Les noms de Zilia, de Calipſo, de Fanni, de Zamé, qui ſemblent des noms de volupté, ſe prononcent avec une inflexion de voix, dont nos organes ne ſauroient rendre la molleſſe & la douceur. Les hommes ont la taille avantageuſe, la peau d’un noir d’ébène, les traits & la phyſionomie agréables. L’habitude de dompter les chevaux, & de faire la guerre aux bêtes féroces, leur donne une contenance noble. Ils ſupportent difficilement un outrage : mais l’exemple des animaux qu’ils ont élevés, leur inſpire une reconnoiſſance ſans bornes pour un maître qui les traite bien. On ne connoît point de domeſtiques plus attentifs, plus ſobres, & d’un attachement qui tienne plus de la paſſion : mais ils ne ſont pas bons cultivateurs. Leur corps n’eſt