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ſiècle, depuis le pays de Benguela juſqu’au Zaïre. Un culte, qui préſentoit des moyens sûrs & faciles pour l’expiation de tous les crimes, ſe trouva du goût des nations qui avoient une religion moins conſolante. S’il fut proſcrit depuis dans pluſieurs états, ce furent les violences de ſes promoteurs qui lui attirèrent cette diſgrâce. On l’a même tout-à-fait défiguré, dans les contrées où il s’eſt maintenu. Quelques pratiques minutieuſes ſont tout ce qui en reſte.

Les côtes, placées au centre, ont conſervé des ſuperſtitions locales, dont l’origine doit être fort ancienne. Elles conſiſtent dans le culte de cette foule innombrable de divinités ou de fétiches que chacun ſe fait à ſa mode & pour ſon uſage, dans la foi aux augures, aux épreuves du feu & de l’eau bouillante, à la vertu des gris-gris. Il y a des ſuperſtitions plus dangereuſes : c’eſt la confiance aveugle qu’on a dans les prêtres qui en ſont les miniſtres & les propagateurs. Le commerce, qu’ils ſont ſupposés avoir avec l’eſprit mal-faiſant, les fait regarder comme les arbitres de la ſtérilité, de la fertilité des campagnes. À ce titre