Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/66

Cette page n’a pas encore été corrigée

bâtimens à voile qui viroient de bord avec aſſez de célérité.

Il faut reléguer au rang des fables, les merveilles attribuées à ces quipos qui remplaçoient, chez les Péruviens, l’art de l’écriture qui leur étoit inconnu. C’étoient, a-t-on dit, des regiſtres de corde, où des nœuds variés & des couleurs diverſes retraçoient les faits dont il étoit important ou agréable de conſerver le ſouvenir, & qui étoient gardés par des dépoſitaires de confiance établis par l’autorité publique. Il ſeroit peut-être téméraire d’affirmer que ces eſpèces d’hyérogliphes, dont nous n’avons jamais eu que des deſcriptions obſcures, ne pouvoient donner aucune lumière ſur les événemens paſſés. Cependant, en voyant les erreurs qui ſe gliſſent dans nos hiſtoires, malgré tant de facilités pour les éviter, on ne ſera guère porté à croire que des annales auſſi ſingulières que celles dont il s’agit ici, aient jamais pu mériter beaucoup de confiance.

Les Eſpagnols ne méritent pas davantage d’être crus, quand ils nous parlent de ces bains dont les cuves & les tuyaux étoient ou d’argent ou d’or ; de ces jardins remplis d’arbres,