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les ont ſuivis, & enfin totalement détruits, lorſque des hommes éclairés ont porté leurs pas dans cette partie ſi célèbre du nouvel hémiſphère.

Il faut donc reléguer au rang des fables, cette quantité prodigieuſe de villes élevées avec tant de ſoin & de dépenſe. Pourquoi, s’il y avoit tant de cités ſuperbes dans le Pérou, n’exiſte-t-il plus, à la réſerve de Cuſco & de Quito, que celles que le conquérant y a conſtruites ? D’où vient qu’on ne retrouve guère que dans les vallées de las Capillas & de Pachacamac les ruines de celles dont on a publié des deſcriptions ſi exagérées ? Les peuples étoient donc diſpersés dans les campagnes ; & il étoit impoſſible que ce fût autrement dans une région où il n’y avoit ni ſentiers, ni arrières, ni commerçans, ni grands propriétaires, & où le labourage étoit l’occupation unique ou principale de tous les hommes.

Il faut reléguer au rang des fables, ces majeſtueux palais deſtinés à loger les incas dans le lieu de leur réſidence & dans leurs voyages. Autant qu’il eſt poſſible d’en juger à travers des décombres cent fois bouleversés