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deux mers, déjà ſi avancée par un fleuve navigable. Le bien général des nations, l’utilité du commerce exigent que l’iſthme de Panama, que l’iſthme de Suez, ouverts à la navigation, rapprochent les limites du monde. Depuis trop long-tems, le deſpotiſme oriental, l’indolence Eſpagnole privent le globe d’un ſi grand avantage.

Si de la mer du Sud nous paſſons dans celle du Nord, nous trouverons que l’empire Eſpagnol s’y prolonge depuis le Miſſiſſipi juſqu’à l’Orenoque. On voit dans cet eſpace immenſe beaucoup de plages inacceſſibles, & un plus grand nombre encore où un débarquement ne ſerviroit de rien. Tous les poſtes regardés comme importans : Vera-Crux, Châgre, Porto-Belo, Carthagène, Puerto-Cabello ſont fortifiés, & quelques-uns le ſont dans les bons principes. L’expérience a cependant prouvé qu’aucune de ces places n’étoit inexpugnable. Elles pourroient donc être forcées de nouveau : mais qu’opéreroient ces ſuccès ? Les vainqueurs, auxquels il ſeroit impoſſible de pénétrer dans l’intérieur des terres, ſe verroient confinés dans des fortereſſes, où un air dangereux dans