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cées à propos, ſurmonteront, avec le tems, tous les obſtacles.

On accéléreroit beaucoup le progrès des cultures, en ſupprimant la pratique devenue générale des majorats ou ſucceſſions perpétuelles, qui engourdit tant de bras dans la métropole, & qui fait encore plus de mal dans les colonies. Les premiers conquérans & ceux qui marchoient ſur leurs traces, uſurpèrent ou ſe firent donner de vaſtes contrées. Ils en formèrent un héritage indiviſible pour l’aîné de leurs enfans ; & les cadets ſe virent, en quelque forte, voués au célibat, au cloître ou au ſacerdoce. Ces énormes poſſeſſions ſont reſtées en friche & y reſteront juſqu’à ce qu’une main vigoureuſe & ſage en permette ou en ordonne la diviſion. Alors le nombre des propriétaires, aujourd’hui ſi borné, malgré l’étendue des terres, ſe multipliera, & les productions ſe multiplieront avec les propriétés.

Les travaux avanceroient plus rapidement s’il étoit permis aux étrangers d’y prendre part. Le chemin des Indes Eſpagnoles leur fut indiſtinctement fermé à tous, à l’époque même de la découverte. Les loix preſcrivoient