Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/442

Cette page n’a pas encore été corrigée

Qui pourroit nommer les productions que des régions ſi vaſtes, des climats ſi variés, des terreins ſi différens pourroient voir éclore ? Dans tant d’eſpèces de culture ne s’en trouveroit-il pas quelqu’une du goût des Indiens ? Quelqu’une ne fixeroit-elle pas de petites nations toujours errantes ? Diſtribuées avec intelligence, ces peuplades ne ſerviroient-elles pas à établir des communications entre des colonies, maintenant séparées par des eſpaces immenſes & inhabités ? Les loix, qui ſont toujours ſans force parmi des hommes trop éloignés les uns des autres & du magiſtrat, ne ſeroient-elles pas obſervées ? Le commerce, continuellement interrompu par l’impoſſibilité de faire arriver les marchandiſes à leur deſtination, ne ſeroit-il pas plus animé ? En cas de guerre, ne ſeroit-on pas averti à tems du danger, & ne ſe donneroit-on pas des ſecours prompts & efficaces ?

Il faut reconnoître que le nouveau ſyſtême ne s’établira pas ſans difficulté. L’habitude de l’oiſiveté, le climat, les préjugés contrarieront ces vues ſalutaires : mais des lumières ſagement répandues, des encouragemens bien ménagés, des marques de conſidération pla-