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encore moins les richeſſes qu’il ne hait le travail.

De ſon ancien caractère, il n’eſt reſté à ce peuple, pauvre & ſuperbe, qu’un penchant démeſuré pour tout ce qui à l’air de l’élévation. Il lui faut de grandes chimères, une immenſe perſpective de gloire. La ſatiſfaction qu’il a de ne plus relever que du trône depuis l’abaiſſement des grands, lui fait recevoir tout ce qui vient de la cour avec reſpect & avec confiance. Qu’on dirige à ſon bonheur ce puiſſant reſſort : qu’on cherche les moyens, plus aisés qu’on ne croit, de lui faire trouver le travail honorable ; & l’on verra la nation redevenir ce qu’elle étoit avant la découverte du Nouveau-Monde, dans ces tems brillans, où, ſans ſecours étrangers, elle menaçoit la liberté de l’Europe.

Après avoir guéri l’imagination des peuples, après les avoir fait rougir de leur inaction orgueilleuſe, il faudra ſonder d’autres plaies. Celle qui affecte le plus la maſſe de l’état, c’eſt le défaut de population. Le propre des colonies bien adminiſtrées, eſt d’augmenter la population de la métropole, qui, par les débouchés avantageux qu’elle fournît