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à peine pour les nombreuſes garniſons qu’on entretenoit en Italie, dans les Pays-Bas, en Afrique, & dans les Indes, ne laiſſoit nuls moyens de mettre des armées en campagne. Aux premières hoſtilités, il falloit recourir à des étrangers. Loin que le petit nombre d’Eſpagnols qu’on faiſoit combattre avec ces troupes mercenaires puſſent les contenir, leur fidélité étoit ſouvent altérée par ce commerce. On les vit ſe révolter pluſieurs fois de concert, & ravager enſemble les provinces commiſes à leur défenſe.

Une ſolde régulière auroit infailliblement prévenu, ou bientôt diſſipé cet eſprit de sédition. Mais pour payer des armées, & les tenir dans cette dépendance & cette ſubordination néceſſaires à la bonne diſcipline ; il auroit fallu ſupprimer cette foule d’officiers inutiles, qui, par leurs appointemens & leurs brigandages, abſorboient la plus grande partie des revenus publics ; ne pas aliéner à vil prix, ou ne pas laiſſer envahir les droits les plus anciens de la couronne ; ne pas diſſiper ſes tréſors à entretenir des eſpions, à acheter des traîtres dans tous les états. Il auroit fallu ſur-tout ne pas faire conſiſter la grandeur du