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qu’il avoit pour vous, il ſeroit impunément le plus méchant des hommes, puiſqu’il n’y auroit aucun forfait dont il ne poſſédât l’abſolution. Je ne m’adreſſerai pas non plus aux miniſtres ſubalternes de ce chef orgueilleux, parce qu’ils ont un intérêt commun avec lui, & qu’au lieu de me répondre, ils allumeroient un bûcher ſous mes pieds. Mais je m’adreſſerai à ce chef & à tout le corps qu’il préſide, & je lui dirai :

Renoncez, il en eſt tems, renoncez à cet indigne monopole qui vous dégrade & qui déſhonore & le dieu que vous prêchez, & le culte que vous profeſſez. Simplifiez votre doctrine. Purgez-la d’abſurdités. Abandonnez de bonne grâce tous ces poſtes où vous ſerez forcés. Le monde eſt trop éclairé pour ſe repaître plus long-tems d’incompréhenſibilités qui répugnent à la raiſon, ou pour donner dans des menſonges merveilleux qui, communs à toutes les religions, ne prouvent pour aucune. Revenez à une morale praticable & ſociale. Paſſez de la réforme de votre théologie à celle de vos mœurs. Puiſque vous jouiſſez des prérogatives de la ſociété, partagez-en le fardeau. N’objectez plus vos