Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/381

Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’il n’eſt pas aisé de deviner, s’en dépouilla pour les évêques, pour les chapitres, pour les curés, pour les hôpitaux, pour la conſtruction des temples, pour des hommes & des établiſſemens déjà trop riches ou qui ne tardèrent pas à le devenir. À peine ce prince en tranſmit-il la neuvième partie à ſes ſucceſſeurs. Il fallut qu’un tribut arraché aux Indiens remplît un vuide fait ſi inconſidérément au tréſor public. Les claſſes ſupérieures de la ſociété ne furent pas plus ménagées. Tout le Nouveau-Monde fut aſſujetti à l’alcavala.

C’eſt un droit levé ſeulement ſur tout ce qui ſe vend en gros & qui ne s’étend pas aux conſommations journalières. Il vient originairement des Maures. Les Eſpagnols l’adoptèrent en 1341 & l’établirent à raiſon de cinq pour cent. Il fut porté dans la ſuite à dix & pouſſé même à quatorze : mais en 1750, il fut fait des arrangemens qui le ramenèrent à ce qu’il avoit été dans les premiers tems. Philippe II, après le déſaſtre de cette flotte ſi connue ſous le titre faſtueux d’invincible, fut déterminé, en 1591, par ſes beſoins, à exiger ce ſecours de toutes ſes