Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/379

Cette page n’a pas encore été corrigée

par la valeur qu’une activité nouvelle donnent aux productions récoltées dans le voiſinage.

De toute antiquité les mines, de quelque nature qu’elles fuſſent, livroient au fiſc, en Eſpagne, le cinquième de leur produit. Cet uſage fut porté au Nouveau-Monde : mais avec le tems, le gouvernement fut obligé de ſe réduire au dixième pour l’or, & même en 1735 pour l’argent au Pérou. Il lui fallut auſſi baiſſer généralement le prix du mercure. Juſqu’en 1761, cet agent néceſſaire avoit été vendu 432 livres le quintal. À cette époque, il ne coûta plus que 324 livres ou même 216 livres pour les mines peu abondantes ou d’une exploitation trop diſpendieuſe.

Tout porte à penſer que la cour d’Eſpagne ſera obligée, un peu plutôt, un peu plus tard, à de nouveaux ſacrifices. À meſure que les métaux ſe multiplient dans le commerce, ils ont moins de valeur, ils repréſentent moins de marchandiſes. Cet aviliſſement doit faire un jour négliger les meilleures mines comme il a fait abandonner ſucceſſivement les médiocres, à moins qu’on n’allège encore le fardeau de ceux qui les exploitent.