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villages eſt attaché un territoire plus ou moins, étendu, ſelon la nature du ſol & le nombre des habitans. Une partie eſt cultivée en commun pour les beſoins publics, & le reſte diſtribué aux familles pour leurs néceſſités particulières. La loi a voulu que ce domaine fût inaliénable. Elle permet cependant de tems en tems d’en détacher quelques portions en faveur des Eſpagnols, mais toujours avec l’obligation d’une redevance annuelle dirigée au profit des vendeurs ſous l’inſpection du gouvernement. Aucune inſtitution n’empêche les Indiens d’avoir des champs en propre : mais rarement ont-ils le pouvoir ou la volonté de faire des acquiſitions.

Comme l’opprobre briſe tous les reſſorts de l’âme, un des principes de cette pauvreté, de ce découragement, doit être l’obligation imposée à ces malheureux de faire ſeuls par corvée les travaux publics. Sont-ils payés de ce travail humiliant ? La loi l’ordonne. De quelle diſtance peut-on les tirer ? combien de tems peut-on les retenir ? cela dépend du gouvernement local.

Un autre devoir des Indiens, c’eſt d’être à la diſpoſition de tous les citoyens : mais