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ou couvertes de nombreux troupeaux, ou aſſez bien cultivées. Le bled, le mais, les fruits, les légumes : tout ce qui compoſe les beſoins ordinaires de la vie, excepté le vin & le bois, y croît dans une grande abondance.

X. De la capitale du Paraguay & des difficultés que doivent ſurmonter les navigateurs pour y arriver.

Buenos-Aires, chef-lieu de la province, retrait pluſieurs avantages. La ſituation en eſt ſaine & agréable. On y reſpire un air tempéré. Elle eſt régulièrement bâtie. Ses rues ſont larges & formées par des maiſons extrêmement baſſes, mais toutes embellies par un jardin plus ou moins étendu. Les édifices publics & particuliers qui étoient tous de terre, il y a cinquante ans, ont acquis de la ſolidité, des commodités même, depuis qu’on fait cuire de la brique & faire de la chaux. Le nombre des habitans s’élève à trente mille. Une ſortereſſe, gardée par une garniſon de ſix à ſept cens hommes, défend un côté de la ville, & les eaux du fleuve environnent le reſte de ſon enceinte. Deux mille neuf cens quarante-trois miliciens, Eſpagnols, Indiens, nègres & mulâtres libres ſont toujours en état de ſe joindre aux troupes régulières.