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n’y compte-t-on que cinquante-ſix mille habitans. Quatre cens ſeulement ſont à l’Aſſomption, ſa capitale. Deux autres bourgades, qui portent auſſi le nom de ville en ont moins encore. Quatorze peuplades, conduites ſur le même plan que celles des Guaranis, contiennent ſix mille Indiens. Tout le reſte vit dans les campagnes & y cultive du tabac, du coton, du ſucre qui ſont envoyés avec l’herbe du Paraguay à Buenos-Aires, d’où on tire en échange quelques marchandiſes arrivées d’Europe.

Cette contrée fut toujours exposée aux incurſions des Portugais du côté de l’Eſt & à celles des ſauvages au Nord & à l’Oueſt. Il falloit trouver le moyen de repouſſer des ennemis le plus ſouvent implacables. On conſtruiſit des forts ; des terres furent deſtinées pour leur entretien ; & chaque citoyen s’obligea à les défendre huit jours chaque mois. Ces arrangemens faits anciennement ſubſiſtent encore. Cependant, s’il ſe trouve quelqu’un à qui ce ſervice ne plaiſe pas ou auquel ſes occupations ne permettent pas de le faire, il peut s’en diſpenſer en payant depuis ſoixante juſqu’à cent francs ſelon ſa fortune.