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qui étoit commun dans les forêts, quelques racines qui croiſſoient ſans culture : c’étoit la nourriture de ces peuples. Pour trouver une plus grande abondance de ces productions, ils eſſorent perpétuellement d’une contrée à l’autre. Comme les Indiens n’avoient à porter que quelques vaſes de terre, & qu’ils trouvoient par-tout des branches d’arbres pour former des cabanes, ces émigrations n’entraînoient que peu d’embarras.

Quoiqu’ils vécuſſent tous dans une indépendance abſolue les uns des autres, la néceſſité de ſe défendre leur avoit appris à lier leurs intérêts. Quelques individus ſe réuniſſoient ſous la direction d’un conducteur de leur choix. Ces aſſociations, plus ou moins nombreuſes, ſelon la réputation & la qualité du chef, ſe diſſipoient avec la même facilité qu’elles s’étoient formées.

La découverte du fleuve Paraguay, fut faite en 1515 par Diaz de Solis, grand pilote de Caſtille. Il fut maſſacré, avec la plupart des ſiens, par les ſauvages, qui, pour éviter les fers qu’on leur préparoit, traitèrent quelques années après de la même manière les Portugais venus du Bréſil.