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ment rares, les hommes, les femmes, les gens du commun, ceux d’une condition plus relevée ne connoiſſent pas d’autre vêtement. Il coûte depuis trente juſqu’à mille livres, ſelon la fineſſe plus ou moins grande de ſon tiſſu, & principalement ſelon les bordures plus ou moins élégantes, plus ou moins riches qu’on y ajoute. Ces peuples reçoivent en échange de petits miroirs, des quincailleries, quelques autres objets de peu de valeur. Quelle que ſoit leur paſſion pour ces bagatelles, lorſqu’on les expoſe à leurs yeux avides, jamais ils ne ſortiroient de leurs forêts & de leurs campagnes pour les aller chercher. Il faut les leur porter. Le marchand, qui veut entreprendre ce petit négoce, s’adreſſe d’abord aux chefs de famille, ſeuls dépoſitaires de l’autorité publique. Lorſqu’il a obtenu la permiſſion de vendre, il parcourt les habitations, & donne indiſtinctement ſa marchandiſe à tous ceux qui la demandent. Ses opérations finies, il annonce ſon départ, & tous les acheteurs s’empreſſent de lui livrer, dans le premier village où il s’en montré, les effets dont on eſt convenu. Jamais il n’y eut dans ces contrats la moindre infidélité. On donne au