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lorſqu’ils nous ferment la porte de leur empire : mais ils ne ſont pas injuſtes. Leur contrée eſt aſſez peuplée, & nous ſommes des hôtes trop dangereux.

Si la contrée eſt en partie déſerte, en partie occupée, la partie déſerte eſt à moi. J’en puis prendre poſſeſſion par mon travail. L’ancien habitant ſeroit barbare, s’il venoit ſubitement renverſer ma cabane, détruire mes plantations & parler mes champs. Je pourrois repouſſer ſon irruption par la force. Je puis étendre mon domaine juſque ſur les confins du ſien. Les forêts, les rivières & les rivages de la mer nous ſont communs, à moins que leur uſage excluſif ne ſoit néceſſaire à ſa ſubſiſtance. Tout ce qu’il peut encore exiger de moi, c’eſt que je ſois un voiſin paiſible, & que mon établiſſement n’ait rien de menaçant pour lui. Tout peuple eſt autorisé à pourvoir à ſa sûreté préſente, à ſa sûreté à venir. Si je forme une enceinte redoutable, ſi j’amaſſe des armes, fſi j’élève des fortifications, ſes députés ſeront ſages s’ils viennent me dire : es-tu notre ami ? es-tu notre ennemi ? ami : à quoi bon tous ces préparatifs de guerre ? ennemi : tu trou-