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moins éloignées ; & qu’il étoit vraiſemblable que les ſauvages d’une contrée étoient plus grands que ceux d’une autre. La phyſique a appuyé cette conjecture. Jamais, en effet, on ne pourra raiſonnablement penſer que la nature s’éloigne plus de ſes voies en engendrant ce qu’il nous a plu de nommer géants, qu’en donnant le jour à ce que nous appelions nains.

Il y a des géants & des nains dans toutes les contrées. Il y a des géants, des nains & des hommes d’une taille commune, nés d’un même père & d’une même mère. Il y a des géants, des nains dans toutes les eſpèces d’animaux, d’arbres, de fruits, de plantes ; & quel que ſoit le ſyſtême qu’on préfère ſur la génération, on ne doit non plus s’étonner de la diverſité de la taille entre les hommes dans la même famille ou dans des familles différentes, que de voir des fruits différens en volume à un arbre voiſin ou ſur le même arbre. Celui qui expliquera un de ces phénomènes les aura tous expliqués.

Le détroit de Magellan a cent quatorze lieues de long, & en quelques endroits moins d’une lieue de large. Il ſépare la terre