Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v4.djvu/254

Cette page n’a pas encore été corrigée

que jamais des liaiſons directes & ſuivies avec l’étranger.

La pacification d’Utrecht ne finit pas le déſordre. Le malheur des circonſtances voulut que la cour de Madrid ne pût pas ſe diſpenſer de donner excluſivement à une compagnie Angloiſe le privilège de pourvoir le Pérou d’eſclaves. Elle ſe vit même forcée d’accorder à ce corps avide le droit d’envoyer à chaque foire un vaiſſeau chargé des différentes marchandiſes que le pays pouvoit conſommer. Ce bâtiment qui n’auroit dû être que de cinq cens tonneaux, en portoit toujours plus de mille. On ne lui donnoit ni eau, ni vivres. Quatre ou cinq navires, qui le ſuivoient, fourniſſoient à ſes beſoins, & ſubſtituoient des effets nouveaux aux effets déjà vendus. Les galions, écrasés par cette concurrence, l’étoient encore par les verſemens frauduleux dans tous les ports où l’on conduiſoit les nègres. Enfin, il fut impoſſible, après l’expédition de 1737, de ſoutenir plus long-tems ce commerce ; & l’on vit finir ces fameuſes foires ſi enviées des nations, quoiqu’elles duſſent être regardées comme le tréſor commun de tous les peuples.